Notre Pain c’est de la Farine, de l’Eau et du Sel. Et rien d’autre ! Si si ! On oubliait l’essentiel ! Du temps : le temps du travail Ă la main, le temps de la fermentation, le temps de la cuisson au four chauffĂ© au bois.
Cuire dans un four chauffé au bois ça n’est pas appuyer sur un bouton… Il s’agit de monter à bonne température le four et d’enfourner au bon moment. La météo influe aussi sur la chauffe du four…
Nous produisons avec soin du pain BIO (1) de façon (rĂ©ellement) artisanale et manuelle. Certaines productions spĂ©ciales ou saisonnières ne sont pas certifiĂ©s AB malgrĂ© la prĂ©sence d’ingrĂ©dients bio. Dans ce cas le logo AB n’apparaĂ®t ni sur les Ă©tiquettes au marchĂ© ni sur la fiche produit pour la vente en ligne.
Pas de croissants, ni de pains au chocolat. Peut-être un jour des brioches (au levain bien sûr !) ou quelques biscuits.
Voici ce qui fait le caractère de ce pain aux saveurs singulières.
C’est avant tout le savoir-faire et l’expĂ©rience du boulanger Ă travers la maĂ®trise de la fermentation et le choix des matières premières qui caractĂ©risent un Pain.
Notre pain c’est :
- Un Levain naturel fait et nourrit par nos soins – ZĂ©ro levure de boulangerie, zĂ©ro levain industriel, dĂ©shydratĂ©, ou dĂ©vitalisĂ©… Notre levain est vivant
- Des Farines françaises certifiĂ©es Agriculture Biologique venant de la coopĂ©rative de producteurs Biocer, acteur historique et 100% BIO – Rien que de la farine, sans amĂ©liorants ni additifs de synthèse
- Des farines principalement bises – soit de Type 80 – ou complètes soit de Type 110 – Une garantie de davantage de minĂ©raux et fibres que dans les farines blanches raffinĂ©es
- Des farines de blĂ©s anciens et de blĂ©s issus de semences de ferme – Les Farines de blĂ©s anciens sont issues de la filière rĂ©gionale de l’association Initiatives Paysannes Hauts-de-France – Une filière Ă©quitable et paysanne en rĂ©gion dĂ©veloppĂ©e depuis plus de dix annĂ©es en coopĂ©ration avec Biocer // Les Farines de blĂ©s issues de semences de ferme sont des variĂ©tĂ©s plus rĂ©centes venant d’un travail de sĂ©lection participative entre la coopĂ©rative Biocer et ses membres
- Des cĂ©rĂ©ales Ă©crasĂ©es sur meule de pierre* – Pour une bonne qualitĂ© nutritionnelle et organoleptique de la farine
- De l’eau filtrĂ©e – Pour une eau filtrĂ©e par un passage dans un filtre cĂ©ramique et charbon
- Du sel de GuĂ©rande – Un sel de mer, brut et non raffinĂ©
- Une pĂ©trissage court et lent ou Ă la main – Pour ne pas altĂ©rer les qualitĂ©s nutritionnelles des farines et garantir une digestibilitĂ© optimale
- Une fermentation de plusieurs heures – Pour laisser aux bactĂ©ries lactiques et levures sauvages le temps nĂ©cessaire Ă la production des arĂ´mes et au dĂ©veloppement des bienfaits caractĂ©ristiques du pain au levain tels que la dĂ©gradation des glutens
- Un façonnage Ă la main – Le façonnage lĂ©ger permet Ă la pâte de pousser tranquillement dans les bannetons en osier
- Une cuisson au four chauffĂ© au bois & sur sole de pierre – Une Ă©nergie renouvelable d’origine locale et un goĂ»t typique
*La mouture sur meule de pierre a la particularitĂ© de « dĂ©rouler » le grain, cela donne des farines riches en germe de blĂ©, particules de son, et minĂ©raux. Ce mode de mouture garantie la prĂ©sence d’un maximum de nutriments dans la farine et ce sans l’échauffer et l’altĂ©rer.
Pourquoi les blés anciens et paysans ?

A partir de quand un blé est dit « ancien » ? Il n’y a pas de définition officielle [de ce qu’est un blé ancien]. Ce qui est appelé « variétés anciennes » par les agriculteurs correspond aux variétés sélectionnées avant les années 1950 et aujourd’hui radiées du catalogue, ou bien aux variétés qui n’y ont jamais été inscrites.
FranceAgro3.org – « Variétés de blés anciens : variétés du futur ? »
Nous travaillons majoritairement avec des Blés (autrement nommé Froment) anciens cultivés en blés de population.
Nous travaillons également avec du Froment de variétés plus récentes issues de semences de ferme.
Toutes ces variĂ©tĂ©s paysannes sont travaillĂ©es dans le cadre d’une dĂ©marche participative des producteurs associĂ©s au sein de la coopĂ©rative Biocer.
Travailler ces diffĂ©rentes variĂ©tĂ©s de Froment est une chance et un dĂ©fi pour l’artisan-boulanger. Travailler avec des blĂ©s dits « anciens », c’est revenir aux origines du mĂ©tier en utilisant des farines qui exigent une connaissance des matières, une adaptation constante et un savoir-faire afin de dĂ©velopper saveurs et arĂ´mes.
Les blés anciens cultivés en blés issus du mélange d’Initiatives Paysannes Hauts-de-France (HdF) datent tous d’avant 1940, en voici quelques jolis noms évocateurs : Bon Moulin, Picardie Desprez, Automne rouge barbu, Blanc des Flandres, Petit Quinquin… Ces semences paysannes s’appuient sur une large diversité génétique et aromatique issues du savoir paysan. On parle alors de Blés de population car dans les parcelles on trouve des blés semés en mélange. Chaque champ de blés de population est différent.
Ces semences dites « anciennes » montrent une grande variabilitĂ© gĂ©nĂ©tique ce qui n’est pas le cas des quelques variĂ©tĂ©s modernes de blĂ©, Ă peu près toutes semblables, qui recouvrent une grande partie des surfaces cĂ©rĂ©alières. Les blĂ©s anciens datent d’avant les croisements et sĂ©lections de variĂ©tĂ©s de blĂ©s Ă fort rendement et adaptĂ©es aux procĂ©dĂ©s industriels.
Cette variabilité génétique propre aux blés anciens est une chance. Ces semences paysannes sont plus résistantes malgré des rendements plus faibles. Leur rusticité les rend résistants aux maladies et aux changements climatiques.
Les semences paysannes, avec les savoirs et savoir-faire qui leur sont associés, sont librement échangeables dans le respect des droits d’usage définis par les collectifs qui les font vivre. Le brevetage du vivant n’a pas de place ici !
L’association Initiatives Paysannes HdF dĂ©veloppe la filière blĂ©s anciens rĂ©gionale dans une dimension Ă©thique et Ă©quitable. Elle milite plus largement pour une agriculture alternative et paysanne en Hauts de France pour des fermes vivantes, Ă taille humaine, crĂ©atrices d’emplois et diversifiĂ©es sur l’ensemble du territoire. Celle-ci est membre du rĂ©seau national Semences Paysannes.
Pourquoi le levain naturel ?
Il est très difficile de dater la dĂ©couverte du levain, les premières reprĂ©sentations de celui-ci datent de l’Ancien Empire Ă©gyptien soit environ 2700 Ă 2200 av. J-C.
Notre levain est naturel c’est-Ă -dire conduit et rafraĂ®chi par nos soins, nos pains sont 100% levain naturel c’est-Ă -dire sans ajout de levure industrielle.
Les farines avec prĂ©sence de son, l’air et l’environnement du fournil contiennent naturellement les bactĂ©ries et levures sauvages qui prĂ©ludent Ă la fermentation. Le levain est ainsi le rĂ©sultat de la fermentation spontanĂ©e de l’eau et de la farine. Chaque levain est diffĂ©rent, sa singularitĂ© dĂ©pend des spĂ©cificitĂ©s de l’environnement local, des mĂ©thodes et du savoir-faire du boulanger, de l’eau et des farines employĂ©es.
« Chaque plante, chaque graine est recouverte en effet d’un microbiote de surface constituĂ© essentiellement de bactĂ©ries lactiques et de levures sauvages » comme l’explique Christian RĂ©mĂ©sy, nutritionniste et ancien directeur de laboratoire Ă l’INRAE.
Nous « cultivons » notre levain pour qu’il ait une lĂ©gère aciditĂ©. IncorporĂ© Ă la pâte il y dĂ©veloppe la fermentation pendant plusieurs heures. Ce temps est nĂ©cessaire Ă la naissance des arĂ´mes et au dĂ©veloppement des bienfaits caractĂ©ristiques du pain au levain.
Que se passe-t-il alors ? Lors du pĂ©trissage, les micro-organismes du levain sont rĂ©partis de manière homogène au sein de la pâte non fermentĂ©e oĂą ils vont poursuivre leur activitĂ© fermentaire par la production de gaz et d’acide lactique en particulier lors des phases de repos de la pâte que sont le pointage et l’apprĂŞt.
En grignotant une partie des glucides, les sucres contenus dans l’amidon de la farine, les levures sauvages produisent du gaz et des rĂ©sidus alcooliques qui disparaissent ensuite lors de la cuisson. Ce sont les levures qui jouent un rĂ´le majeur dans le dĂ©veloppement et l’alvĂ©olage du pain.
Les bactéries lactiques acidifient le milieu et stimulent les enzymes végétales et microbiennes. Les bactéries se nourrissent de glucides et produisent des gaz mais en plus petite quantité que les levures. Elles produisent des résidus aromatiques, de l’acide lactique et de l’acide acétique. Les arômes et les acides apportent au pain au levain ses caractéristiques gustatives si singulières.
La vertu du levain naturel est aussi d’amĂ©liorer la digestibilitĂ© des glucides complexes de l’amidon et des protĂ©ines de gluten.
L’amidon (sucre complexe) est constituĂ© des longues chaĂ®nes molĂ©culaires et de gluten ; notre organisme rencontre des difficultĂ©s Ă les assimiler. Les bactĂ©ries du levain grignotent l’amidon et dĂ©coupent les molĂ©cules en glucose et saccharose plus facilement absorbables. Les enzymes vont, de leur cĂ´tĂ©, au cours la fermentation commencer Ă dĂ©grader le rĂ©seau de gluten ce qui facilite la digestion.
Le levain naturel facilite aussi l’assimilation des éléments minéraux.
Les céréales contiennent naturellement de l’acide phytique qui fixe les minéraux, facteur limitant fortement leur assimilation par notre corps. Deux éléments favorisent la dégradation de l’acide phytique : le temps de fermentation et le PH de la pâte.
Le levain naturel agit aussi particulièrement sur le goĂ»t : l’acide lactique apporte une saveur douce. Quant Ă l’acide acĂ©tique, lĂ©gèrement vinaigrĂ©, il agit en exhausteur de goĂ»t et permet de diminuer la quantitĂ© de sel. La saveur et les arĂ´mes du pain au levain se dĂ©veloppent et Ă©voluent dans le temps. Les amateurs attendent un ou deux jours pour manger leur pain, en effet tous les arĂ´mes peuvent ainsi se rĂ©vĂ©ler.
Le levain améliore la conservation, ainsi nos pains de 500g et 1kg se conservent près de cinq jours, les plus grosses pièces davantage voire plus de huit jours. Les micro-organismes du levain captent l’humidité et limitent le rassissement. La dense croûte du pain au levain agit comme une enveloppe protectrice.
L’utilisation du levain naturel abaisse l’index glycémique du pain.
Les pains fermentés au levain naturel et à base de farines peu ou non raffinées (de type 80 et 110 pour les blés) sont réputés pour avoir un indice glycémique plus bas que le pain blanc. Le levain permet une meilleure utilisation des glucides. Les bactéries gourmandes d’amidon en facilite la digestion.
(1) Pains certifiés Agriculture Biologique par ECOCERT – FR-BIO-01 ↑